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A cœur ouvert, cœur joie…

Nous naissons… puis nous mourrons. Or, nous le savons et l’expérimentons très bien, entre la naissance et la mort beaucoup de choses s’y passent, bien des événements s’y déroulent. Des choses belles, de moins belles, des choses joyeuses, de moins gaies etc. Et comme nous pouvons le constater, tous ces épisodes vécus, traversés, subis, finissent par se cristalliser dans le temps et devenir pour nous comme un héritage dont on ne peut plus se départir parce que faisant partie intégrante et constitutive même de notre être profond. C’est notre vie, c’est notre histoire. Qu’elle soit belle ou pas, qu’elle soit triste ou non, elle reste notre trajectoire. Ainsi, d’aucuns décident simplement de ne plus faire mention de leur passé, surtout quand il a connu des pages sombres, afin d’avancer résolument vers un avenir beaucoup plus radieux, rempli d’espérances. D’autres, sont tellement en conflit avec le leur qu’ils en arrivent, même après bien des efforts pourtant et de combats intérieurs, à capituler et à paralyser ainsi, toute envie, et à geler, par voie de conséquence, tout élan d’aller de l’avant. Ils stagnent.

Moi, je décide, à partir de ce moment décisif où je prends la résolution ferme de m’assoir sur ma table pour écrire, de me réconcilier avec le mien afin de mieux préparer mon avenir, de l’assumer afin de mieux envisager demain. Je refuse d’opter pour la solution de facilité qui consiste à faire table rase de ce qui fait désormais partie intégrante de ma personnalité, de ma vie. Je décide ainsi avec les moyens qui sont les miens et avec tout le risque que cela engage, de prendre le problème à bras le corps. Je secoue les choses, je remue les plaies, non pas dans l’optique démentielle de réveiller et de nourrir simplement des pensées nostalgiques mais dans le but sincère de mieux guérir et de panser définitivement des plaies qui sont encore béantes. Sur la base simple de mon expérience, le constat est clair : le temps passe et rien ne s’efface. Bien au contraire, plus je tente de fuir la réalité plus elles me rattrapent. Je sens clairement que malgré toutes mes multiples tentatives d’évasion, que je ne peux me dérober aux faits car ils collent à ma peau comme éléments caractéristiques de tout ce qui concerne mon identité personnelle.

L’heure est donc grave pour moi. C’est d’un nouveau départ que j’ai besoin, c’est même – pour le dire autrement – une nouvelle naissance qu’il me faut. Cette nouvelle naissance qui incombe à chacun de nous et qui ne consiste pas à mettre une croix sur sa vie passée et à s’en défaire comme on le ferait d’un vieux vêtement quand on a acquis un plus neuf et plus beau. Il s’agit plutôt de savoir partir de réalités déjà traversées, déjà vécues afin d’envisager celles à venir avec beaucoup plus de lucidité. C’est même naître continuellement. Cette naissance, nous enseigne Grégoire de Nysse : « qui ne vient pas d’une intervention étrangère (…). Elle est le résultat d’un choix libre et nous sommes ainsi, en un sens, nos propres parents, nous créant nous-mêmes tels que nous voulons être et par notre volonté nous façonnant selon le modèle que nous choisissons » .

Naissons alors et puis au lieu de mourir ensuite, naissons continuellement. Faisons de chaque instant de notre vie une ‘‘re-création’’ car nous sommes un prodige du ciel tel que le pense le psalmiste qui s’écrie admirablement : « qu’est-ce que l’homme pour que tu penses à lui, le fils d’un homme que tu en prennes soucis » ! Voilà ma nouvelle volonté : une nouvelle naissance qui soit continuelle en tout.

 

A. Marcel Birame Mbengue                                                                                            

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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