Paroisse Saint Charles Lwanga Pandiénou Léhar

Historique

C’est entre 1932 et 1933 que des Pères de la Mission de Thiès, dont le Père Joseph, sillonnent le Léhar. Ils construisent une hutte en tiges de mil et feuilles de rônier. Ils installent une cloche pour l’enseignement de la foi chrétienne. Ils envoient deux hommes dynamiques Armand Nar Diop originaire de Lalane et François Mbaye de Diassap, pour assurer une présence. Le premier s’installe à Dougnane et le second à Yendane. Très vite, le message intéresse de plus en plus de personnes. A Dougnane, leur nombre est grandissant à telle enseigne qu’une hutte est construite en guise de chapelle et une cloche installée pour appeler à la prière. Devant l’hostilité des Léhariens, il y eut abandon. Mais quelques anciens de la « Mission de Thiès » gardèrent une nostalgie de la « voie » de Jésus. Ils continuèrent d’accepter les visites du Père.

En 1949, le Léhar est rattaché à la mission de Mont Rolland. Les Pères vinrent régulièrement visiter la région. L’accueil neutre qu’ils y recevaient ne les découragea pas. En 1950, plusieurs catéchumènes de Dougnane assistent à la messe et aux vêpres à Mont-Rolland. En 1951, un homme du nom Nar MBAYE du village de Dougnane est envoyé à Mont-Rolland pour s’initier à la lecture du wolof et profiter d’une ambiance chrétienne qu’il aura à propager chez lui. Dans la même époque, Pierre GUEYE du Mont-Rolland, que le Père POUGET avait envoyé à Ngazobil et qui n’avait pas réussi, s’établit à Yendane. Il y fit un travail remarquable d’évangélisation. Il allait aussi à Kadane et à Dougnane. Le 5 avril de cette même année, Monseigneur GUIBERT qu’accompagnait le Père POUGET tint une grande palabre à Pambal devant tous les chefs de village réunis. A cette occasion, la glace fut rompue et il obtint d’eux que le travail du Père soit facilité.

En janvier 1953, les visites de routine se succèdent sans grands problèmes, sauf à Pambal où les anciens trouvent mille prétextes pour empêcher les plus jeunes d’assister au catéchisme. Le 15 mars 1953 est célébrée la première messe à Dougnane à laquelle ont participé 190 personnes. Les inscrits au catéchisme étaient au nombre de 225. Le 8 octobre de cette année, arriva Monsieur l’Abbé Jean Baptiste CISS. Il devait rester à Mont-Rolland et sillonner le Léhar malgré sa santé fragile. Il accomplit un travail remarquable. Le 28 septembre 1957, il dit sa messe d’adieux. A son arrivée, il y avait deux baptisés. A son départ, 260 avaient reçu le baptême dont 200 adultes.

En 1955, le Père POUGET construit un pied-à-terre à Pandiénou avec deux pièces (une chambre et un bureau) En juin 1955, 49 adultes reçurent le baptême, ceux que l’on nomme aujourd’hui « la génération 55 ». Ils ont bravé le froid, la faim et la chaleur, le bannissement familial pour aller suivre le catéchisme à Mont-Rolland.

En 1958, débute la construction de l’église de Pandiénou. Le travail coûteux fut bien pris à cœur. L’eau nécessaire pour cette construction venait de Mont-Rolland, de Pambal, de Fandène et même de Fatick. Le travail fut achevé en quarante jours : le 6 mars 1958. Le Frère Félicien, une aide du Père, a beaucoup contribué aux travaux avec son camion. Le 27 avril 1958, Mgr GUIBERT et six archevêques : Mgr LEFEBVRE, Mgr GRAFFIN, MGR BERNARD, Mgr CUCHEROUSSET, Mgr De MILLEVILLE, Mgr SARTRE,  participèrent à la bénédiction de cette église placée sous le patronage de Saint Georges. La conférence de l’AOF tenue à Dakar à cette période, valut à l’assemblée cette présence massive de hauts dignitaires de l’Eglise. La prédication fut assurée par l’Abbé Jean Baptiste CISS. On note que c’était la première fois que le tam-tam résonnait dans l’Eglise du Sénégal. Le Léhar enregistra 218 baptêmes. De cette génération que l’on nomme « génération 58 », font partie les abbés Ambroise Moussa TINE, Albert Daour MBAYE, Thomas DIONE du clergé diocésain de Thiès.

Le 12 février 1960, le canton du Ndut est supprimé et est absorbé par l’arrondissement de Pambal. De grosses difficultés surviennent à propos du mariage des mineures. Les Pères font de leur mieux pour lutter contre cette pratique avec l’appui du commandant de Tivaouane, Monsieur Alphonse NDIAYE. Le 14 octobre 1960 : ouverture de l’école de Pandiénou avec un effectif de 55 élèves. Monsieur François DIENE en devint le premier instituteur. Le 1^er novembre 1960, prise d’habit chez les Frères de Saint Joseph, du premier religieux du Léhar : Jean-Baptiste TINE. En 1963, démarrage de la construction du presbytère de Pandiénou. La Paroisse Sacré Cœur de Dakar y contribua grandement en donnant pour la cause le fruit des efforts de Carême des paroissiens.