Paroisse Saint Joseph de Peykouck

Historique

La communauté chrétienne de Peycouk-Ngoumsane est née dans le giron du grand ensemble de la mission catholique de Sainte Anne fondée en 1886. Elle s’est édifiée au sein de celle-ci avant de se développer successivement sous l’administration pastorale de la paroisse de Marie-Reine créée en 1964 et de la Paroisse Saint Jean Baptiste créée en 1990.

Après un long travail d’acquisition et de consolidation, cette communauté catholique fut érigée en secteur pastoral de la paroisse Saint Jean Baptiste en octobre 2002 puis obtient le statut de Quasi-Paroisse en Octobre 2009 sous la responsabilité de l’Abbé Epiphane MBENGUE et enfin devient paroisse en 2014. Pour plus d’informations par rapport à la formation progressive de cette paroisse, nous présenterons cet historique en trois étapes : d’abord des premiers jalons posés au statut de quasi-paroisse, ensuite du statut de quasi-paroisse à celui de paroisse et enfin de la création en paroisse à nos jours.

Des premiers convertis à l’érection de la chapelle

Cette étape est la plus longue et la plus déterminante de l’histoire de l’actuelle paroisse Saint Joseph de Peycouk. Elle plonge ses racines dans la première annonce de la foi et les premières conversions au Christianisme avec une mission de prospection des Pères spiritains en 1891 par le Père SEBIRE. Toutefois le premier acte de baptême d’un natif de la localité de Peycouk-Ngoumsane a été enregistré dans les registres de Sainte Anne en 1921 et ce fut un certain Alphonse Demba FAYE. A cette même période, il eut un dysfonctionnement au sein de cette station catéchétique initiale de cette localité, du fait d’une mauvaise méthode du semeur, en l’occurrence le Père Jean Marie BOUTRAIS qui faisait usage de corrections corporelles sévères.

Après ce premier échec de la mission dans la localité, trois natifs de Peycouk, Léloo et Ngoumsane, mais ressortissants reçurent le baptême : Paul Yangane FAYE (1917) Clément Birame NDIONE (1923) Antoine Ngomak FAYE (1923). De retour au bercail, ils s’investirent très tôt dans l’œuvre de transmission de la foi chrétienne par la catéchèse essentiellement. Et pour ce faire, ils passèrent par le Père Joseph COSSON qui leur donna une réponse favorable à cette initiative. Clément Birame NDIONE fut nommé pour relancer ce projet catéchétique des villages de Lélo, Peycouk et Ngoumsane. Son œuvre fut surtout la transmission du credo et l’initiation des catéchumènes à la lecture. Sa première base fut Lélo où il travailla avec Antoine Ngomak FAYE, puis celle-ci fut transférée en 1933 près de Peycouk grâce à la concession de terrain faite par la famille Digaan dans son champ collectif. La croissance du nombre de convertis fit évoluer la station de case de catéchisme à une case chapelle.

En 1936, émergèrent deux élèves de ces premiers catéchistes, à savoir Jérôme Kouly FAYE et Casimir. Ils assurèrent la relève de 1937 à 1969. Jérôme Kouly FAYE fut surtout la figure de proue qui assura cette relève suite à sa nomination comme catéchiste de la desserte de Peycouk par le Père Joseph COSSON, alors qu’il n’avait qu’une vingtaine d’années.

Il renonça à tout autre emploi pour se consacrer totalement à cette tâche. Force est de noter que cette période ne fut pas très facile pour les premières pierres vives de l’implantation de la foi chrétienne à Peycouk-Ngoumsane ; ils furent confrontés à d’énormes épreuves dont la principale : l’opposition antichrétienne aussi bien dans les familles que dans le village.

En 1942, par l’entremise de Jérôme Kouly FAYE, l’option fut faite de transférer la case chapelle à l’intérieur du village de Peycouk. La famille Tèn-Tèn, propriétaire du site convenable au projet accorda le terrain. L’espace de Mbouday duquel on avait déplacé la case de catéchisme fut élargi pour servir de cimetière pour les catholiques. En 1945, par l’entreprise du Père BANIEL, aumônier militaire de l’armée française à l’époque, fut construite, à Peycouk, une chapelle en banco et en tôles de zinc, puis une baraque pour servir de chapelle à Lélo.

Durant cette période d’implantation progressive de l’Eglise à Peycouk-Ngoumsane, les Pères spiritains y menèrent un apostolat de proximité par des visites fréquentes dans les familles. Ce fut pour eux, une occasion d’aider les populations mais aussi d’enraciner la foi. En 1946, le Père BOURGOING incita les pères et mères de familles à inscrire leurs enfants aux écoles de l’enseignement catholique. Cette année-là, il eut beaucoup d’inscrits à l’école Daniel Brottier venant de la localité.

En 1965, l’abbé Gilbert, curé de la Paroisse de Marie-Reine et responsable de la desserte de Peycouk, mit en chantier le projet d’une nouvelle chapelle, mais cette fois-ci en dur. Tous y contribuèrent aidant Paul Kouly Moussa, un ouvrier spécialisé en bâtiment. Et ce projet connut son aboutissement en Juin 1967 avec son inauguration par l’Abbé Louis Thomas MENDY, curé d’alors de la Paroisse de Marie-Reine.

Vécu de la foi et œuvres dans la desserte de Peycouk

Avec l’érection du diocèse de Thiès en 1969, le nouveau diocèse connut son premier évêque, Monseigneur François Xavier NDIONE. Et cela ne fut pas sans impact dans la desserte de Peycouk, dépendante de la Paroisse de Marie-Reine. Sous son épiscopat, les prêtres desservants commencèrent à y célébrer la messe dominicale d’abord les samedis soirs puis le dimanche matin.

En 1978, grâce à la clairvoyance de Jérôme Kouly FAYE, l’autorité administrative affecta un terrain de 80m sur 80m à la mission catholique de Peycouk pour la chapelle. L’évêque fit aussi l’acquisition de deux domaines dans le secteur : l’un servit à l’implantation d’un dispensaire et l’autre fut occupé par des ONG de développement.

A partir de 1990, la desserte fut sous la tutelle de la nouvelle paroisse de Saint Jean Baptiste. En 1992, Monseigneur Jacques SARR implanta à Peycouk une communauté des Filles du Saint Cœur de Marie. La famille Tèn-Tèn mit à disposition le terrain nécessaire à ce projet. Une fois implantée, la communauté se voit confier la gestion du dispensaire déjà érigé.

En 1997, l’évêque informa la communauté chrétienne de son projet d’y construire une Eglise et un presbytère. Très vite la communauté fit dans un premier temps les démarches administratives nécessaires et obtint l’extension du terrain de l’Eglise à 2ha 94a 75ca, et dans un second temps une opération de collecte de fonds auprès des fidèles. Le 1^erJuin 1999, le chantier fut lancé par la bénédiction de l’évêque. La consécration de l’édifice eut lieu le 19 Février de l’an 2000 par l’évêque.

Sur le plan spirituel, beaucoup d’évènements et de concours de circonstances ont fait que la localité est vue comme une zone de prédilection de la Vierge Marie. Et la statue Notre-Dame des Roses arrivée dans la localité en Décembre 1999, et l’actuelle vénération dont elle bénéficie en dit long.

Du secteur Pastoral à la Quasi-Paroisse, une étape vers l’érection en Paroisse

En octobre 2002, cette communauté passe de desserte à Secteur Pastoral de la paroisse saint Jean Baptiste, sous la curie de l’abbé Albert Daour MBAYE. En Janvier 2004, furent entrepris les travaux de l’actuelle garderie qui ouvrit ses portes en octobre de la même année. A l’année scolaire 2008-2009, l’école élémentaire privée catholique Saint Cœur de Marie fit ses débuts par une classe de CI à la grande salle de la garderie. En Décembre 2009, les classes de CI et de CP furent transférées dans les nouveaux locaux de l’actuelle école Mère Rosalie Chapelain et la direction fut confiée aux filles du Saint Cœur de Marie, en l’occurrence la Sœur Rosalie DIOUF.

En ce qui concerne les vocations religieuses, de cette communauté chrétienne sortirent quatre religieuses : sœur Henriette Thérèse MBAYE, sœur Thérèse NDIONE, sœur Catherine Jeannette FAYE, sœur Marie Bernadette Dior NDIONE, et un Père sacramentin, le Père Abraham FAYE. C’est en Octobre 2009 que Monseigneur Jacques fit du secteur pastoral de Peycouk-Ngoumsane une quasi-paroisse dont il confia l’administration à l’abbé Epiphane MBENGUE. Et dès cette année-là se posèrent progressivement les jalons qui prépareront le terrain à son érection en paroisse en Octobre 2014.

La paroisse à nos jours

Peu après son érection en Octobre 2014, la nouvelle paroisse de Peycouk, sous la curie de l’Abbé Thomas Malick NDIONE, vivra un certain nombre d’événements qui marquèrent de leur empreinte son histoire. Nous pouvons retenir entre autres les débuts des travaux d’agrandissement de l’Eglise en Juin 2016 qui aboutiront à l’inauguration de l’Eglise réfectionnée et agrandie le 19 Février 2017 par Monseigneur André GUEYE. Au mois de mai de la même année, la paroisse aura la joie de célébrer en même temps le jubilé de diamant (75 ans) de la présence chrétienne à Peycouk et le jubilé d’or (50 ans) de sa chapelle.

Situation géographique et démographique

La paroisse saint Joseph de Peycouk, se situe du côté Est de la ville de Thiès dont l’expansion urbaine actuelle en fait une partie intégrante. Elle englobe Ngoumsane, Nimzatt et Peycouck. D’autres villages tels que Touba Peycouck, Hersent, Sam Pathé, Diamaguène en constituent les périphéries. La paroisse n’a pas de desserte. Pour ce qui est de la population, il est difficile de l’estimer avec exactitude. Il y a la présence de toutes les ethnies presque : les Sérères Nones (majoritaires), Sine, Lala, Ndut, les Diolas, les Peulhs, les Manjacques. A l’heure actuelle, il y a environ 1000 chrétiens.

Les Musulmans (Tidjanes) sont de loin plus nombreux. La parenté semble être le soubassement des bonnes relations entre chrétiens et musulmans. Peycouck et Ngoumsane, des habitants qui étaient jadis des ruraux, sont devenus par la force de l’histoire des citadins avec leurs us et coutumes. Un véritable melting-pot ! Progressivement, les terres qui étaient des champs sont inéluctablement transformées et happées par l’urbanisation, la pression démographique, avec toutes les conséquences. Beaucoup d’ouvriers vivent ici : mécaniciens, électriciens, menuisiers, tapissiers, maçons, frigoristes, tôliers, commerçants ; des cultivateurs appelés à disparaître (« paysans sans terre »).

L’action pastorale

C’est une communauté à taille humaine : six (6) CEB. L’action pastorale a été, depuis l’érection de la Communauté en paroisse en 2014-2015, menée par environ deux prêtres et un stagiaire.

Trois religieuses Filles du Saint-Cœur de Marie y participent depuis 1992. En plus de leur présence dans l’apostolat de l’enseignement et de la santé, elles accompagnent les différents mouvements, associations et autres services dans la vie paroissiale. De façon générale, la visée pastorale s’oriente notoirement vers ces trois axes :

La prise en charge spirituelle (inciter à la prière communautaire, familiale et personnelle),
La prise en charge intellectuelle (formation religieuse et sociale des chrétiens),
La prise en charge financière et matérielle (recherche de moyens financiers et matériels).