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Diocèse Saint-Claude du Jura

Monseigneur Jean Luc GARIN

Mot de L’Évêque

« Grâce à ce recueil historico-pastoral, nous prenons connaissance et conscience des prévenances et des grâces dont le Seigneur n’a cessé de combler l’Église diocésaine de Thiès, et notre cœur en est débordant de gratitude et d’espérance… » Mgr Vincent JORDY (ancien Évêque du Jura)

Historique du Jumelage

Peu de temps auparavant, la mission de Thiès avait été alertée par un événement tragique qui s’était déroulé dans son voisinage.
Non loin vivent des villages païens, sérères nones et diobass, groupant une population d’environ 7 000 habitants.
Indépendants et farouches depuis toujours, protégés qu’ils sont par de profonds ravins et de hautes broussailles, ils ne cessent de razzier leurs voisins.
Le gouvernement chargea un chef musulman de les pacifier.
Dès qu’il se présenta, son armée fut mise en déroute, laissant dans les deux camps de nombreux blessés.
Les missionnaires de Thiès accoururent et les soignèrent tous, avec un total dévouement.
« Votre cœur est meilleur que le nôtre » reconnaissent les Diobass qui ouvrent leurs villages aux missionnaires.
Apprenant ce revirement des Diobass, il faut mettre, pense l’évêque, ces villages sous la protection de la Vierge Marie vénérée au Mont Roland ; elle attirera les bénédictions du ciel sur ces païens qui s’ouvrent à nous.
Il écrit à l’évêque de Saint-Claude, aussitôt favorable.
Dans son diocèse, le collège jésuite Notre-Dame de Mont Roland à Dole, ou précisément Mgr Barthet avait fait ses études secondaires, vénérait une statue miraculeuse de la vierge, datant disait-on du IVème siècle, devant laquelle, au VIIIème siècle avait prié le chevalier Roland, le preux de Charlemagne.
Depuis, la statue s’appelait Notre-Dame du Mont Roland.

Mgr Barthet écrit alors au Père Edmond de Gigord, directeur du collège de Dole : « Je vais m’occuper de faire explorer le pays des Diobass afin d’y découvrir une colline qui rappelle un peu la vôtre ; puis j’irai déterminer l’emplacement de la future chapelle où, je l’espère, Notre-Dame du Mont Roland aura un jour ses pèlerinages.« 

Le mouvement de conversions se continuant dans les environs de Thiès

Le songe du vieux Biram
Récit sur l’origine de la mission de Mont Rolland au Sénégal

Cela se passe dans les années 1890.

Dans le pays sérère NDUTT, près de Thiès, le grand prêtre et maître des interdits, BIRAM, veille sur les valeurs ancestrales. En particulier, il s’assure que le NDUTT revenant de voyage est resté pur. Et bien sûr, aucun étranger ne doit séjourner dans le pays, que les colons français n’ont pas encore pénétré.

Une nuit, Biram voit en songe une dame souriante, nimbée d’une blancheur éclatante, dressée sur la colline, un enfant dans les bras. Une étrangère s’appropriant le village ! Pour le maître des interdits, c’est le pire des cauchemars !

Il ne cesse de retourner ces pensées lorsque, quelques lunes plus tard, un blanc se présente à dos de cheval. Quand l’heure de palabrer arrive, une icône tombe du livre de l’étranger. Biram, cette fois, ne rêve plus : la dame de la colline est bien là, en image !
Il tombe alors en transe, se souvenant des paroles prononcées par la dame de son rêve : « Recevez les étrangers qui vous indiqueront le chemin qui conduit vers Dieu » ….
Mais faut-il trahir le Grand Esprit des Anciens et les génies protecteurs ? Ne vont-ils pas se venger ? Quel parti prendre ?

Biram alors se baisse et, dans ses vieilles mains tremblantes, accueille la Vierge Marie. Le pays NDUTT tout entier vient de basculer.
Marie est définitivement adoptée.

D’après un récit d’Alexis Mbengue de Mt Rolland du Sénégal

Mgr Barthet pense le moment venu de réaliser le projet du pèlerinage de Notre-Dame du Mont Roland et de le placer dans la région du Ndutt très peuplée.
Sur la colline de Tévigne, qui ne tardera pas à s’appeler Mont Rolland, il obtient dix hectares de l’administrateur du Cayor.
Une loterie organisée par les élèves du collège Mt Roland de Dole permet les premières constructions.

Dans les premiers jours de 1894, une chapelle y reçoit la statue en fonte de Notre-Dame du Sacré-Cœur, réplique de celle de Dole, donnant l’occasion de nombreux baptêmes.
Cette statue a été offerte par Melle de Froissard, fille du marquis Fr. de Bersaillin.

 

 

Le centenaire de la paroisse de Mont Rolland au Sénégal a été fêté le 13 Février 1994, en présence d’une délégation jurassienne conduite par le Père Francis Baudet, représentant de Mgr Duchêne et le Père Jean Tribut, chapelain de Mont-Roland. Elle était, en outre, composée du Père Marcel Blondeau, invité d’Ambroise Tine alors curé de Mont-Rolland au Sénégal et de membres de l’AJETESC.

Le Jumelage a été officiellement scellé en 1992, entre les deux Pasteurs des deux diocèses,  Monseigneur Jacques SARR et Monseigneur Gilbert DUCHÊNE.

Et, aujourd’hui, ces liens se poursuivent à travers plusieurs initiatives, notamment pilotées par l’Association des Amis du Jumelage Entre THIÈS et Saint Claude (AJETESC).

Parmi ces nombreuses actions, il y a lieu de noter et de souligner la présence fraternelle et systématique de prêtres diocésains de THIÈS à Saint Claude, le parrainage de plusieurs dizaines d’enfants par les frères et sœurs du Jura, les « visitations » réciproques qui sont organisées tous les deux ans en France et au Sénégal, la très précieuse aide matérielle accordée à plusieurs Structures diocésaines de THIÈS (Hôpital Saint Jean de Dieu, Dispensaires privés catholiques, Direction Diocésaine de l’Enseignement Catholique, Paroisses, Sanctuaire diocésain de THIÈS…), mais aussi la communion spirituelle, raison d’être de la Journée du Jumelage et qui sera célébrée demain dans toutes les paroisses.

Un message conjointement rédigé par les deux Évêques est lu chaque année au cours de la messe célébrée dans toutes les paroisses des deux églises et au cours de laquelle tous les fidèles des deux Diocèses sont profondément unis dans la prière et l’action de grâce.

 

1. Pourquoi un jumelage ?    

Lorsque nous proclamons que  » nous croyons à l’Église une, catholique », nous nous engageons à manifester par notre vie cette catholicité de l’Église. En effet, baptisés, nous sommes appelés à manifester la communion entre les Églises.Cette responsabilité nous a été plus particulièrement rappelée depuis le Concile Vatican II et dans l’enseignement du Magistère : Déjà le Pape Pie XII, dans son Message de Noël en 1945 appelait à un changement : « … d’une Église qui répand sa vigueur à une Église de l’échange »…Certes la réalité de cette communion s’est manifestée de manière différente selon les époques et aujourd’hui les échanges se sont tellement multipliés que nous pensons parfois que nous nous connaissons bien et que nous sommes prêts à partager, à collaborer… parce que nous recevons beaucoup d’informations. Or être renseigné sur « l’autre »: qu’il s’agisse d’une culture, d’une personne, … ne suffit pas pour être capable d’entrer en relation. Nous avons besoin d’un long temps pour « nous apprivoiser et reconnaître en chacun « ces énergies nouvelles » qui sont don de l’Esprit. Le but d’un jumelage entre diocèses est une voie possible parmi d’autres pour concrétiser cette volonté de nous accepter dans nos différences et de nous ouvrir à l’universel.

2. Un jumelage avec le Diocèse de THIÈS

Si nous sommes dans la communion de l’Église universelle, si nous sommes en communion avec toutes les Églises de partout… nous ne pouvons cependant pas entretenir des relations privilégiées avec toutes ! Entre Églises c’est un peu comme entre les hommes. Nous voulons aimer TOUS les hommes de partout mais nous savons bien que nous n’en rencontrerons vraiment que quelques-uns au cours de notre vie !

Choisir, privilégier une Église, ce ne sera pas pour nous oublier les autres, au contraire , cela nous rappellera que d’autres aussi comptent sur notre amitié.

Église de THIÈS et Église de SAINT CLAUDE
nous choisissons d’être ensemble et solidairement
signe de communion universelle !

3.Les grandes étapes

A l’époque où le Père BARTHET missionnaire Jurassien, ancien élève du Collège N.D. de Mont Roland partait au Sénégal avec au cœur le désir de partager sa Foi en Jésus Christ, il a tout de suite voulu intéresser ses relations à la mission qui lui était confiée. Les Diocésains de St Claude apprenaient par la semaine religieuse de février 1891 qu’une communauté chrétienne se développait au Sénégal, dans la région de Thiès et très vite répondaient à une souscription pour aider à la construction d’une église. Un échange de lettres avec les anciens élèves du Collège Mont Roland nous permet de suivre l’évolution de la mission du Père BAHTHET.Nous vivons donc une histoire commune depuis plus d’un siècle mais les relations ont bien changé au cours de l’histoire de nos Pays, de nos Églises. Si nous ne nous sommes jamais perdus de vue, si les Jurassiens qui ont séjourné au Sénégal ont toujours su entretenir cette vieille amitié entre les deux Mont Roland, il fallait une décision de rencontres pour aller plus loin. Le pèlerinage du 2 Août 1988 a marqué les retrouvailles puisque les 2 Mont Roland se rencontraient par leurs Évêques sur la Colline Jurassienne ! Ce fut ensuite le jumelage des deux Sanctuaires de Notre Dame de Mont Roland du Jura et du Sénégal le 18 février 90 à Mont Roland (diocèse de Thiès) Depuis, les voyages aller – retour sont devenus fréquents et nous nous en réjouissons !Il nous semble que nous sommes appelés à aller encore plus loin, à entrer dans cette collaboration pour une Église servante, dans ce partenariat qui se dessine à nos regards.

4. Engagements

Nous voulons nous mettre ensemble à l’écoute de la Parole de Dieu,
pour nous mettre au service les uns des autres,
chacun selon le don que nous avons reçu (1 P. 4,10)

Nous savons que la communion nous engage à une conversion : conversion du regard , du cœur ,des attitudes. Nous nous engageons à rechercher tout ce qui peut contribuer à faire tomber les préjugés en nous et autour de nous, à favoriser une meilleure connaissance réciproque par l’attention à l’expression de l’autre, dans le respect de sa culture et l’accueil de sa différence. Sans négliger, comme si elle ne faisait pas corps avec la communion, l’entraide matérielle en particulier dans les circonstances difficiles. Dans l’esprit de la communion missionnaire, nous voulons nous aider mutuellement à devenir ce que nous sommes dans le dessein de Dieu.

Que ce ne soit jamais aux dépens de l’identité propre de chacun.

5. Les moyens

L’esprit qui doit présider à ce que nous continuerons de faire s’enracinera dans la volonté de réciprocité du « donner » et du « recevoir » dans le respect des différences, pour la croissance et la mission de chacune de nos Églises.

Les moyens déjà employés doivent continuer, s’intensifier

contacts, visites, échanges de nouvelles, correspondance entre groupes de paroisses, d’écoles, de communautés, de mouvements de jeunes et d’adultes.
partage pastoral plus soutenu, par l’échange de prêtres et d’autres agents pastoraux au service de nos diocèses
commissions diocésaines de jumelage représentatives. Elles pourront ainsi être lieux de suggestions, de réalisations, mais surtout elles permettront ce changement de mentalité pour une ouverture à l’universel. Elles seront moteur et stimulant pour le vécu et le développement de ce jumelage.

« Père, qu’ils soient un ! ». C’est dire que notre jumelage s’enracine et se fortifie dans la prière. Et c’est dans la prière que nous lui trouverons tout son sens, que nous partagerons les intentions de nos deux Églises.

Le chantier est en place. L’aventure du jumelage est lancée. Dans la foi, avec courage et persévérance engageons-nous sur ce chemin de conversion. Que Dieu qui donne croissance achève en nous ce qu’Il a commencé et que Notre dame, Mère de l’Église marche avec nous !

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