Chers fils,
Heureux êtes-vous d’être ordonnés en ce jour de l’Immaculée Conception ! Heureux êtes-vous, fils de l’Immaculée ! Devenez-le chaque jour un peu plus, car à la grâce que Dieu vous partage en ce jour doit correspondre votre ferme volonté à y conformer votre vie. C’est l’hymne que l’apôtre déclame dans la deuxième lecture, contemplant le don ineffable de Dieu qui, à la fois, nous comble de bénédictions et nous enjoint à vivre dans la fidélité et même dans la perfection : il nous a bénis et comblés de bénédictions, il nous a choisis, pour que nous soyons saints, immaculés devant lui, dans l’amour : vocation et mission ; don et exigence.
La tâche qui vous incombe, chers fils et amis, la tâche qui nous incombe, à nous tous, chers prêtres, est immense, infinie, effrayante. Cependant, rappelez-vous la parole de l’ange à Marie : rien n’est impossible à Dieu et la réponse de la Vierge : Je suis la servante du Seigneur, que tout m’advienne selon ta parole. Soyez donc humbles, confiants et conscients de votre fragilité, toutefois soyez décidés à ne jamais vous affaler, à ne jamais baisser la garde, à ne jamais choir dans la passivité et laisser aller ni demeurer dans la médiocrité. Chers fils, je l’ai dit tout à l’heure en wolof, samm leen sen bopp, veillez sur vous-mêmes : vigilance, prudence et effort, pour développer vos qualités et compétences dans la mission, et aussi pour continuer à construire votre vie et votre personne, dorénavant sans les rapports du Grand Séminaire.
La mission du prêtre, vous la connaissez, après tout le temps passé en formation. Avec votre prédicateur de retraite, vous vous êtes particulièrement concentrés sur le mystère de l’amour qui vous a saisis et dans lequel vous voulez introduire les autres, comme l’a si bien dit et vécu St Jean-Marie Vianney : « le sacerdoce, c’est l’amour du cœur de Jésus ».
Chers fils,
Ne vous lassez pas d’interpeler, de reprendre, de déranger les consciences. Non pas pour condamner, pour accuser, pour maudire, pour humilier. Dieu n’a pas agi ainsi ; mais plutôt pour appeler à la conversion et faire naître l’espérance, car malgré tout le Seigneur laisse entrevoir une issue à l’humanité, une victoire sur le mal, que l’on peut percevoir dans l’image de cette femme qui écrase la tête du serpent. Soyez des porteurs d’espérance. Soyez au service de la miséricorde, au service de l’amour, car vous aussi, vous avez besoin de miséricorde, de réconciliation et de pardon. Le sacerdoce, c’est l’amour du cœur de Jésus.
Pour finir, trois petits conseils que m’inspire le récent synode sur les jeunes : n’oubliez pas la Vierge Marie qui était avec le jeune apôtre Jean, au pied de la croix. Prenez-là chez vous, priez-la, chaque jour, vous souvenant de cette date du 8 providentielle, historique du 8 décembre. Ayez une grande dévotion mariale. Le 2ème conseil : n’oubliez pas de vous faire accompagner dans votre nouvelle vie, dans la direction ou l’accompagnement spirituel et humain tout court. Enfin, ne négligez pas la fraternité sacerdotale : c’est un rempart contre les épreuves et les tentations, une force pour porter la croix, et une source de joie et de réconfort.
Chers fils,
Turpin Claude Massar Paul, Laurent Isidore, Narcisse Yop,
Bon courage, avec notre prière et avec ma confiance renouvelée.