TEL : +221 78 524 50 87 

Email : sedicomthies@gmail.com

Quelques heures seulement après la fin de la veillée, à une heure matinale, le Saint-Père est arrivée en papamobile au Campus Saint Jean-Paul II, où des centaines de milliers de jeunes étaient déjà rassemblées. Plusieurs chefs d’États étaient également présents: les présidents du Panama, du Costa Rica, de Colombie, du Guatemala, du Honduras, du Portugal et du Salvador.

Au début de la cérémonie, l’archevêque de Panama, Mgr Jose Domingo Ulloa Mendieta, a prononcé une brève allocution, notamment pour remercier le Pape. Puis la messe a continué, les langues étrangères se succédant au gré des étapes de la célébration. La deuxième lecture a été lue en français.

En Jésus, l’espérance se concrétise

Dans son homélie, le Pape François s’est largement appuyé sur l’Évangile du jour, tiré de saint Luc (Lc 1, 1-4; 4, 14-21). Un passage où Jésus «révèle l’heure de Dieu qui sort à notre rencontre». Dieu s’incarne en Jésus-Christ pour nous rejoindre aujourd’hui, en tout lieu, à tout moment: c’est «l’heure de Dieu qui, avec Jésus, se rend présent, se fait visage, chair, amour de miséricorde qui n’attend pas de situations idéales ou parfaites pour sa manifestation, ni n’accepte d’excuses pour sa réalisation», a expliqué le Pape. Ainsi, selon la formule du Saint-Père «en Jésus, l’avenir promis commence et prend vie».

Ils n’ont pas reconnu l’Amour

Les personnages de l’Évangile manifestent cependant bien des réticences. «Tous les habitants de Nazareth n’étaient pas prêts à croire en quelqu’un qu’ils connaissaient et avaient vu grandir et qui les invitait à mettre en œuvre un rêve tant espéré», a fait remarquer le Pape. Une attitude qui peut être la nôtre, a mis en garde François: «nous ne croyons pas toujours que Dieu peut être si concret et si quotidien, si proche et si réel, et encore moins qu’il se rend si présent et agissant à travers une personne connue, comme peut l’être un voisin, un ami, un parent. Nous ne croyons pas toujours que le Seigneur peut nous inviter à travailler et à nous salir les mains avec lui pour son royaume, de manière si simple mais si forte». Autrement dit, les «fois sont nombreuses où nous nous comportons comme les habitants de Nazareth et préférons un Dieu à distance: beau, bon, généreux, mais à distance et qui ne gêne pas».

Un amour exigeant

Il faut donc accueillir Dieu, et par conséquent s’engager à vivre la charité en actes. Un «Dieu proche et quotidien, ami et frère, nous demande de tirer les enseignements en terme de proximité, de vie quotidienne et surtout de fraternité», a souligné le Souverain Pontife. «Il n’a pas voulu se manifester de manière angélique ou spectaculaire, mais il a voulu nous offrir un visage fraternel, amical, concret, familier. Dieu est réel parce que l’amour est réel, Dieu est concret parce que l’amour est concret». Cette exigence peut faire peur, ou susciter le doute envers nos frères. «Et ce qui est né pour être prophétie et annonce du Royaume de Dieu finit enchaîné et appauvri. Vouloir enchaîner la parole de Dieu est chose quotidienne», a regretté le Pape François.

La jeunesse n’est pas une «salle d’attente»

Le Saint-Père s’est alors adressé aux jeunes avec vigueur: «il peut vous arriver la même chose chaque fois que vous pensez que votre mission, votre vocation, que même votre vie est une promesse seulement pour l’avenir et n’a rien à voir avec votre présent. Comme si être jeune était synonyme de salle d’attente de celui qui attend son heure», a déclaré le Pape en une frappante expression imagée. «Et dans l’”entre-temps” nous vous inventons ou vous vous inventez un avenir hygiéniquement bien emballé et sans conséquences, bien armé et garanti, tout “bien assuré”. C’est la “fiction” de la joie», a dénoncé François. Alors, s’est-il désolé, «vos rêves perdent de la hauteur, commencent à s’assoupir et deviennent des “rêvasseries” au ras du sol, mesquines et tristes, seulement parce que nous considérons ou vous considérez que ce n’est pas encore votre heure; qu’il y a assez de jeunes à s’impliquer, à rêver et à travailler à demain».

Le Synode, un temps précieux de rencontre

Le Saint-Père a ensuite fait référence au Synode d’octobre 2018 consacré aux jeunes, mentionnant l’un de ses fruits:  «la richesse de l’écoute entre générations, la richesse de l’échange et la valeur de reconnaître que nous avons besoin les uns des autres, que nous devons faire des efforts pour favoriser les canaux et les espaces où s’impliquer pour rêver et travailler à demain, dès aujourd’hui. Mais pas de manière isolée», a précisé le Pape, plutôt «ensemble, en créant un espace commun. Un espace qui ne s’offre ni ne se gagne à la loterie, mais un espace pour lequel vous devez aussi vous battre».

Vous êtes «l’heure de Dieu»

«Chers jeunes», a continué le Saint-Père, «vous n’êtes pas l’avenir mais l’heure de Dieu. Il vous convoque et vous appelle dans vos communautés et vos villes à aller à la recherche de vos grands-parents, de vos aînés ; à vous lever et, à prendre la parole avec eux et à réaliser le rêve que le Seigneur a rêvé pour vous». Après avoir lancé cet appel, le Pape a montré aux fidèles l’importance de vivre dans l’amour du Père: se laisser aimer par Lui, et L’aimer en amoureux, à travers notre propre mission. «Ce qui vous fait tomber amoureux atteindra non seulement votre imagination mais aussi affectera tout. Ce sera ce qui vous fera lever le matin et vous poussera dans les moments de lassitude, ce qui brisera le cœur et ce qui vous remplira d’étonnement, de joie et de gratitude», a souligné le Souverain Pontife. «Sentez que vous avez une mission et tombez-en amoureux, cela décidera tout. Nous pourrons tout avoir, mais s’il manque la passion de l’amour, tout manquera. Laissons le Seigneur nous aimer!», a-t-il lancé.

Face aux obstacles, participer à la joie du Seigneur

Jésus, a insisté le Pape, «n’est pas un ”entre-temps” dans la vie ou une mode passagère, il est amour de don qui invite à se donner. Il est amour concret, proche, réel ; il est joie festive qui naît en choisissant et en prenant part à la pêche miraculeuse de l’espérance et de la charité, de la solidarité et de la fraternité face à tant de regards paralysés et paralysants, à cause des craintes et de l’exclusion, de la spéculation et de la manipulation», a-t-il assuré. Le Pape François a donc appelé les jeunes à choisir l’absolu, dès maintenant, pour que les JMJ ne restent pas une simple parenthèse spirituelle: «le Seigneur et sa mission ne sont pas un ”entre-temps” dans notre vie, une chose passagère. Ils sont notre vie!», s’est-il exclamé.

Marie, modèle de confiance et d’amour

Faisant référence au thème de ces 34e Journées Mondiales de la Jeunesse, le Pape a noté que le ‘oui’ de la Vierge Marie «a été murmuré de manière spéciale comme une musique de fond» ces derniers jours. «Non seulement elle a cru en Dieu et en ses promesses comme une chose possible, elle a cru en Dieu et a osé dire “oui” pour participer à cette heure du Seigneur». La Mère de Dieu incarne les traits donnés en exemple par le Pape. «Elle a senti qu’elle avait une mission, elle est tombée amoureuse et cela a décidé de tout», a-t-il résumé.

En conclusion, le Saint-Père a rappelé l’importance de répondre à la Parole que le Seigneur nous adresse dans l’Évangile: «Aujourd’hui s’accomplit ce passage de l’Écriture que vous venez d’entendre» (Lc 4, 21).  «Voulez-vous vivre la réalisation de son amour?», a-t-il demandé aux jeunes. Pour cela, le Seigneur n’attend que notre consentement, dans la liberté, jour après jour : «que votre “oui” continue d’être la porte d’entrée, pour que l’Esprit Saint offre une nouvelle Pentecôte au monde et à l’Église», a conclu le Pape François.

Au terme de la messe, le Pape a prononcé une prière à Marie, en lui confiant tous les jeunes qui ont participé à ces JMJ de Panama. Il a remercié les jeunes, dont la foi et la joie ont «fait vibrer le Panama, l’Amérique et monde entier». Faisant remarquer que les jeunes ne sont pas seulement le futur de l’Église, mais son présent. Le cardinal Kevin Farrell, préfet du Dicastère pour les Laïcs, la Famille et la Vie, a déclaré dans son mot de remerciements que les JMJ «ont permis aux jeunes de vivre une expérience de communion et de foi, qui les aidera sans doute à affronter les grands défis de la vie et à assumer avec responsabilité leur place et leur mission dans la société et dans la communauté ecclésiale ». Il a insisté sur les fait que les JMJ ne sont que le point de départ d’un processus qui, à travers les jeunes, peut vraiment renouveler l’Église et le monde».

Adélaïde Patrignani – Cité du Vatican

Source : https://www.vaticannews.va/fr/pape/news/2019-01/pape-fracois-panama-jmj-2019-messe-finale-homelie.html#play

Share This

Partagez ceci

Partagez cet article avec vos amis!