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C’est fut une foule immense de personnes venues de tous les coins du Sénégal, et même de plus loin, qui s’est donnée rendez-vous, à la Cathédrale Sainte Anne de THIÈS, en ce début de matinée du mercredi 13 janvier 2021, afin de rendre un dernier et vibrant hommage à un homme exceptionnel, un homme qui a marqué leur vie, un homme d’une dimension humaine, spirituelle et intellectuelle reconnue : le Frère Henri Birame NDONG.

Né le 25 décembre 1961 dans la terre pleine d’épopées des Buur Siin,  ce digne fils de Fayil, dans la Région de Fatick, va s’engager, vingt ans plus tard, dans la grande et belle Famille montfortaine en prononçant ses premiers Voeux.

Sept années plus tard, il dira son « Oui » définitif, signifiant ainsi son engagement ferme à suivre et à vivre l’enseignement de Saint Louis-Marie Grignion de Montfort, Fondateur de la Congrégation des Frères de Saint Gabriel, et dans laquelle, il occupera différentes charges et missions jusqu’à la date fatidique du 09 janvier dernier, jour de son rappel à Dieu.

 

Frère Jean Marie Thior, résident actuellement à la Maison généralice de la Congrégation à Rome, nous retrace ici, son riche et édifiant parcours.

Frère Henri Biram NDONG est parti discrètement ce samedi 09 Janvier 2021 comme il l’avait souhaité : « Je veux mourir sans fatiguer personne ». Il a rejoint ainsi la maison du Père après une vie remplie.

Né le 25 décembre 1961 à Fayil, région de Fatick, il fit ses études dans son village natal qu’il chérissait tant avant de rejoindre le collège du Sine pour ses études secondaires. C’est là qu’il a rencontré les Frères de Saint-Gabriel qui lui ouvrirent grandement les portes pour son cheminement vocationnel avec la collaboration de Théophane Sène. Après Fatick, il se rend au juvénat et au collège Saint-Gabriel de Thiès de 1975 à 1979.

Entré au noviciat à Nianing le 22 Septembre 1979, il fit ses premiers ses vœux le 16 Août 1981 à Fayil, et ses vœux perpétuels le 17 Janvier 1988, en compagnie de Frère Jean François Ethiarta BONANG, à la cathédrale Sainte Anne de Thiès au cours de la messe présidée par feu Monseigneur Jacques SARR.

Après quelques années d’enseignement au collège Saint Gabriel de Thiès comme professeur de Français, il se rend à l’Université Catholique de l’Ouest, Angers, en France, pour une Maîtrise en Lettres Modernes. Une fois le sésame obtenu en Juin 1991, il rentre au Sénégal et reprend son poste de Français au Collège Saint Gabriel dont il deviendra le Directeur de 1994 à 2009 avant d’être nommé Directeur de l’Enseignement Catholique de Kaolack où il est resté en poste jusqu’au 30 Septembre 2018.

Sa passion pour les lettres modernes l’ont conduit à préparer sa thèse de Doctorat sur Léopold Sédar Senghor, et il deviendra Docteur es Lettres en Juin 2000 à l’Université Cheikh Anta Diop.

  • Un homme dévoué pour l’éducation

Frère Henri Biram était un homme passionné pour l’éducation, convaincu de l’assertion d’Emmanuel Kant : « L’homme ne peut devenir homme que par l’éducation ». Son généreux engagement pour le collège Saint Gabriel de Thiès, l’Université Cheikh Anta Diop et la Direction Diocésaine de l’Enseignement Catholique (DIDEC) de Kaolack en témoigne à suffisance.

Avec responsabilité et prévoyance, détermination, constance et célérité, il a mis en place des mécanismes efficaces pour que l’éducation soit garantie aux enfants et aux jeunes. Il ne reculait jamais devant les obstacles quand il s’agissait de l’éducation, s’appropriant à juste titre l’exhortation du Père Jules Chevalier : « Les obstacles sont les moyens que Dieu choisit pour accomplir son œuvre ». Pouvait-il en être autrement pour un Religieux de Saint-Gabriel dont la prédilection, pour les enfants et les jeunes, et le souci de leur éducation, sont des caractéristiques du charisme montfortain ? Frère Henri Biram s’est donné corps et âme pour l’éducation et a ainsi façonné l’esprit et le cœur de plusieurs générations, nous rappelant ainsi que la valeur des pratiques éducatives se mesurent à la capacité d’influer sur le cœur des enfants et des jeunes selon les valeurs évangéliques et universelles. Les derniers bénéficiaires de son engagement indéfectible pour la cause de l’éducation sont les élèves du Collège du Sine dont il a été le directeur du 1er Octobre 2019 jusqu’au 09 Janvier 2021.

  • Un homme joyeux

la joie était une note unique dans la polyphonie de la vie du frère Henri Biram NDONG. Ou, pour reprendre un langage proche de son environnement natal, la joie était comme le sillage d’une pirogue qui fend l’eau. Mais, il faut aller plus loin. Frère Biram était surtout entraîné par l’enseignement de Jésus : « C’est à l’amour que l’on vous reconnaîtra ». Et la trace de l’amour, c’est la joie.

Combien de personnes Frère Henri Biram n’aura-t-il pas égayées ? Lors des rassemblements des Frères et de leurs collaborateurs, des JMJ diocésaines, des Journées Mondiales de la Vie Consacrée, Frère Henri Biram échappait difficilement au rôle de MC (Micro Central). Par son humour singulier et sa personnalité généreuse, il avait acquis une grande popularité envers son auditoire, et a marqué de son empreinte les rassemblements provinciaux, diocésains ou nationaux. Il a été un messager de la joie. Puisse le départ de Frère Henri Biram Ndong nous rappeler quotidiennement l’appel pressant du pape François : « La vie chrétienne est caractérisée par la joie, la joie du cœur » ou encore, « la carte d’identité du chrétien, c’est la joie ».

  • Un homme généreux

Un homme accessible et très proche des gens, toujours prêt à partager ce qu’il possède. Tous ceux qui l’ont côtoyé peuvent évoquer avec grande émotion, sa grande gentillesse, son ouverture d’esprit et sa générosité exemplaire. Tout ce qui passait entre ses mains pouvait être aussitôt redistribué dans les minutes qui suivaient. Il souffrait de voir une personne dans le besoin. Au fait, Frère Henri Biram NDONG s’était bien approprié l’enseignement de Saint Luc : « Il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir » Ac 20, 35. L’homme au grand cœur nous montre ainsi qu’il est possible, dans le discernement, d’aider, donner et soulager la misère d’autrui avec peu de moyens diversifiés.

Mais d’où Frère Henri Biram tenait-il cette vitalité ? Aucun doute que papa François et maman Martine ont été les premiers instruments que Dieu a utilisés pour forger la personnalité de leur fils en prenant leur responsabilité de préparer le jeune Henri, de le guider et de l’aider à être heureux et à s’épanouir dans la société.

Comme religieux de Saint Gabriel, Frère Henri Biram puisait sa force dans l’Eucharistie, sacrement auquel il vouait une grande fidélité, le considérant comme le moteur principal de sa vie. Il avait bien compris l’expérience mystique de Saint Augustin qui affirmait : « Devenez ce que vous recevez, devenez le corps du Christ. Devenez ce que vous recevez, vous êtes le corps du Christ » [1]. L’Eucharistie transforme le fidèle.

En digne fils de Montfort, Frère Henri Biram avait toujours un chapelet dans sa poche. Il aimait la Vierge Marie. Il convient, à titre d’exemple, de citer un article qu’il avait rédigé, sur la femme africaine à l’image de Marie, debout au pied de la Croix. Une manière pour Frère Henri de rendre hommage au courage et à la persévérance des femmes, mais et surtout un vibrant témoignage à l’égard de la Vierge Marie, la protectrice de l’humanité.

Un confrère avait prédit que frère Henri Biram finirait par épouser le renouveau charismatique. Maintenant que tu renais dans la résurrection de Jésus, n’oublie pas de prier pour tes familles biologique et religieuse, tes collègues, les enfants et les jeunes pour lesquels tu t’es consumé.

 

Frère Henri Biram, tambour major de la plume senghorienne,

Frère Henri Biram, apôtre de la joie chrétienne,

Frère Henri Biram, missionnaire de l’éducation.

Frère Henri Biram, tu as couru dans les « Tanns » de Fayil. Tu as combattu le bon combat, tu as achevé ta course. Repose maintenant dans la paix du Christ Ressuscité. Que la terre de Thiès te soit légère !

 

[1] Homélie de Saint Augustin (354-430), évêque d’Hippone (Afrique du Nord) et docteur de l’Église pour les nouveaux baptisés.  

 

 

 

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